Postface 2018 de Patrizia Romito à son ouvrage : Un silence de mortes
Entre les lignes entre les mots
Avec l’aimable autorisation de M éditeur
2005-2018 : qu’est-ce qui a changé ?1
Qu’est-ce qui a changé dans le panorama de la violence des hommes contre les femmes, les petites filles et les petits garçons depuis que ce livre a été écrit, il y a plus de 10 ans ?
Beaucoup et très peu, devrait-on dire. Dans ces cas, il semble qu’il faille commencer par les éléments positifs : certains changements sont indéniables. Sur le plan législatif, l’Italie s’est alignée sur d’autres pays, avec des mesures telles que l’ordonnance de protection (2001) et la loi sur le harcèlement criminel (stalking) (2009) ; en 2015 a été introduit le droit à un congé payé d’une durée maximale de trois mois, pour les femmes intégrées dans les mesures de protection contre la violence. Avec la ratification de la Convention d’Istanbul2 (2014) et avec le plan gouvernemental extraordinaire contre la violence basée sur le genre (2016), l’Italie a adopté un…
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L’esclavage, l’ultime perversité du Casino planétaire. Liliane Held-Khawam
Le blog de Liliane Held-Khawam
Aller délivrer ces enfants pourrait être un objectif de la collecte mondiale des informations. Encore faut-il le vouloir…
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John Donne – Aucun homme n’est une île (No Man is an Island, 1624)
John Donne, toi qui vécus entre la fin du XVIe et le début du XVIIe, tu me parles comme si tu habitais le même siècle, le même monde, les mêmes obsessions que nous…
Aucun homme n’est une île, un tout, complet en soi ; tout homme est un fragment du continent, une partie de l’ensemble ; si la mer emporte une motte de terre, l’Europe en est amoindrie, comme si les flots avaient emporté un promontoire, le manoir de tes amis ou le tien ; la mort de tout homme me diminue, parce que j’appartiens au genre humain ; aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : c’est pour toi qu’il sonne.
***
John Donne (1572-1631) – Devotions upon Emergent Occasions (1624)
Louis Calaferte – Poème (1994)
Le monde est notre désir.
Le monde est notre vouloir.
Il n’y a rien à dire du monde — sauf qu’il nous ressemble trait pour trait.
Si nous le trouvons médiocre — c’est que nous sommes médiocres.
Si nous le trouvons vain — c’est que nous sommes vains.
Si nous le trouvons affreux — c’est que nous sommes affreux.
Si nous le trouvons dur — c’est que nous sommes durs.
Si nous le trouvons morne — c’est que nous sommes mornes.
Si nous le trouvons petit — c’est que nous sommes petits.
Si nous le trouvons écœurant — c’est que nous sommes écœurants.
Si nous le trouvons hostile — c’est que nous sommes hostiles.
Il ne changera que quand nous changerons.
Il est nous et indéfiniment il nous ressemblera.
Pour l’instant c’est un monde de terre sèche.
Il y aura un brin d’herbe quand vous serez devenus brin d’herbe.
Ou…
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Fumer
Helmut Newton pour YSL et Vogue, Le Smoking, 1975
Fumer tue. C’est entendu. En gras. On dirait des majuscules. Les majuscules, c’est toujours pour vous crier dessus. On apprend ça sur les réseaux sociaux.
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Alejandra Pizarnik – Exil (Exilio, 1958)
Dans une société famille-patrie-sécurité, se souvenir intensément que vie-amour-obscurité-mort ont partie liée à tout jamais.
Cette manie de me savoir un ange,
sans âge,
sans mort où me vivre,
sans piété pour mon nom
ni pour mes os qui pleurent à la dérive.
Et qui n’a pas un amour ?
Et qui ne jouit pas parmi des coquelicots ?
Et qui ne possède pas un feu, une mort,
une peur, une chose horrible,
même avec des plumes,
même avec des sourires ?
Sinistre délire que d’aimer une ombre.
L’ombre ne meurt pas.
Et mon amour
n’embrasse que ce qui flue
comme lave de l’enfer :
une loge secrète,
fantômes en douce érection,
prêtres d’écume
et surtout anges,
anges radieux comme des couteaux
qui se lèvent dans la nuit
et dévastent l’espérance.
*
Esta manía de saberme ángel,
sin edad,
sin muerte en qué vivirme,
sin piedad por mi nombre
ni por mis huesos que lloran vagando.
¿Y quién no tiene un amor?
¿Y quién no…
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Nkenguegi, texte (Editions Les Solitaires intempestifs) et mise en scène de Dieudonné Niangouna – TGP – MC93 – Festival d’Automne à Paris
Crédit photo : Samuel Rubio
Nkenguegi, texte (Editions Les Solitaires intempestifs) et mise en scène de Dieudonné Niangouna – TGP – MC93 – Festival d’Automne à Paris
Qu’est-ce que les nkenguégui – titre théâtral de l’auteur Dieudonné Niangouna ?
« Les nkenguégi sont des plantes équatoriales aux longues feuilles coupantes. Au Congo, elles sont utilisées pour protéger les enclos des bêtes sauvages. Celui qui reste à l’intérieur de l’enclos est protégé, mais il est enfermé. Celui qui est à l’extérieur de l’enclos est en danger, mais il est libre. »
Nkenguegi de Dieudonné Niangouna, dernier texte littéraire et théâtral d’une trilogie initiée avec Le Socle des vertiges et Shéda, se fait aujourd’hui magnifique création scénique à travers la déclamation d’un verbe passionné, glissé avec verve et panache dans une fulgurance d’images et de reviviscences foisonnantes.
D’un côté, le grotesque de registre scatologique des chapelets d’injures réinventées et adressées aux puissants, et de l’autre, le tragique poétique aux…
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Antonin Artaud – Jardin noir
oh maître de l’Insensé, viens à notre secours !
Roulez fleuves du ciel dans nos pétales noirs.
Les ombres ont comblé la terre qui nous porte.
Ouvrez nos routes au charroi de vos étoiles.
Éclairez-nous, escortez–nous de vos cohortes,
Argentines légions, dans la route mortelle
Que nous entreprenons au centre de la nuit.
Ainsi le jardin parle au bord de la marée.
Et le métal figé de vos saintes colonnes
Ô tiges a vibré. Voici la nuit qui donne
L’universelle clef de ses portes de corne
Aux émanations des âmes délivrées.
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Ce soir! 30 août! BUVETTE x VALENTINA SUTER et GREAT BLACK WATERS
o
(ceci est mon grain de sel…) marianne
La Datcha, café culturel / Lausanne, Flon